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LA COMMUNE N’EST PAS MORTE

Pour bien faire, il faudrait reprendre avec un oeil neuf
tous les dossiers des grandes révoltes et des grandes
révolutions, à la lumière des problèmes qui se posent à
nous en cette deuxième décennie du XXIe siècle. Car ces
dossiers sont tous encombrés d’idées toutes faites, de
polémiques vieillies, d’approximations et de
schématisations qui finissent par brouiller la
compréhension de ces événements. Ainsi, ils ne nous
offrent plus de ressources pour comprendre les mouvements
actuels et à venir.

Le livre d’Éric Fournier, « La Commune n’est pas
morte, Les usages politiques du passé de 1871 à nos
jours » (éd Libertalia, février 2013, 190 pages) est à
cet égard d’un grand intérêt. Pour ceux qui
l’auraient perdu, il redonne goût à l’histoire comme
construction à la fois critique et rigoureuse, comme
recherche mettant à l’écart les récupérations
paresseuses et les constructions mythologiques peu
consistantes.

De 1871 jusqu’à nos jours, la Commune a été un enjeu
pour toutes les tendances politiques mais aussi un sujet de
confrontations ou, à tout le moins, de discussions vives
entre historiens. On apprend ainsi beaucoup de choses sur
les façons diverses dont les républicains modérés, les
anciens communards, les socialistes, les communistes, les
staliniens, les groupes d’extrême gauche des années
soixante ont interprété la Commune ; et comment la force
symbolique de la Commune est restée vivace jusqu’aux
célébrations du centenaire de 1971. Éric Fournier montre
avec finesse que la complexité de cet événement tragique
et inspirateur a favorisé une grande plasticité
mémorielle. Il nous invite en conclusion à « saisir la
singularité du passé pour espérer comprendre celle du
présent ». Avec les recherches historiques toujours en
cours et la configuration nouvelle des luttes, il n’y a
pas de doute que « la Commune n’est pas morte ! ».

article paru dans la lettre de notre bord 155

 
A propos de Carré Rouge
A quelques encablures du XXIe siècle, le système fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’Etat bourgeois menace l’humanité entière de barbarie. La mondialisation-globalisation de la production et des échanges, la financiarisation des investissements, l’âpreté de la concurrence (...)
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