Les évènements en Grèce ouvrent un moment critique pour les travailleurs et la jeunesse dans tous les pays d’Europe
Les évènements en Grèce ouvrent un moment critique pour les travailleurs et la jeunesse dans tous les pays d’Europe
Si ce n’était pas encore totalement clair il y a un mois ou même dix jours, on sait maintenant que l’Europe est devenue à la fois l’épicentre de la crise économique et financière mondiale et un terrain majeur d’affrontement social et politique entre le capital et les travailleurs et la jeunesse. A cette étape, elle est même politiquement le terrain principal.
Ce sont les banques et les fonds de placement financier qui en ont décidé ainsi. Ils ont forcé les gouvernements à suivre. Le mot « décision » n’est sans doute pas celui qui soit le plus exact. On a à faire aux besoins pressants de valorisation des capitaux engagés dans une concurrence aveugle intense. Ayant été sauvés de la faillite en octobre 2008 et s’étant refait une santé depuis, les banques et les Hedge funds veulent contrecarrer, chacun pour son compte, la baisse des dividendes due à la chute de la production et du chômage. Pour cela il faut accroître la ponction d’intérêts sur les dettes publiques et engranger des profits dans la spéculation sur les monnaies. Il est absolument certain que si les plans d’austérité exigés par les décisions prises à Bruxelles dimanche sont mis en œuvre, la crise économique va s’aggraver, mais de cela les banques et les fonds de placement financier n’ont rien à faire.
Car derrière le mouvement aveugle du profit et l’anarchie de la concurrence, il y a aussi le conscient et l’inconscient politiques du capital. Pour celui-ci, l’Europe est le continent où malgré le thatchérisme et les avancées de la révolution néoconservatrice, il y a toujours un Etat social qu’il a fortement affaibli mais qu’il lui faut tenter de détruire complètement. Pour le capital l’Europe reste aussi le continent par excellence où l’idée d’émancipation sociale n’a pas été extirpée, celui où au-delà de tous les échecs ouvriers du 20ème siècle, divers courants cherchent à donner vie encore et toujours à la perspective du communisme.
Les banques et les fonds de placement financier ont brusqué les choses. Aucun gouvernement n’était prêt à l’affrontement immédiat. Au mois d’avril encore, dans chaque pays le calendrier électoral ou la situation politique étaient tels, qu’il semblait à tous les gouvernements nécessaire ou préférable d’attendre. Même pour Obama, le déplacement de l’épicentre de la crise économique et financière mondiale vers l’Europe avec l’affrontement social et politique avec les travailleurs et la jeunesse qu’elle implique dans ce continent, n’était pas inscrit dans l’immédiat dans son agenda. Lui aussi a dû suivre. Donc par trois fois déjà il est intervenu auprès des dirigeants politiques européens, allemand et maintenant espagnol.
Le plan décidé dimanche par les gouvernements de l’Union européenne avec l’aide du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE) est une déclaration de guerre contre les salariés et, plus globalement, contre la jeunesse et l’ensemble des exploités. Il a immédiatement commencé à être décliné dans chaque situation nationale. Ce n’est plus de la Grèce seule qu’il s’agit.
Par des articles et tous types de textes, venant du collectif de Carré rouge aussi bien que d’autres sources et auteurs, nous tenterons d’éclairer les racines de ce nouveau moment et des combats qu’il suscite, à commencer par ceux qui se mènent en Grèce. Nous commençons en mettant en ligne un article qui explique la genèse des dettes publiques et qui argumente en faveur du mot d’ordre de non-paiement, de dénonciation de ces dettes.