À l’ origine des crises : surproduction ou sous-consommation ?
Dans un article intitulé « La récession mondiale : moment, interprétations et enjeux de la crise » [1], François Chesnais critique l’interprétation en vogue de la crise en cours comme une crise
de sous-consommation causée par une contraction des salaires
qu’on se serait efforcé de compenser par une forte expansion
du crédit. Il traite en particulier de la variante de cette interpré-
tation présentée par Alain Bihr dans un article intitulé « Le
triomphe catastrophique du néolibéralisme » [2] et exprime son
désaccord avec la thèse d’une « plus-value en excès » qu’y développe Bihr. Il la caractérise comme un renversement complet
de la compréhension du capitalisme héritée de Marx, selon laquelle le capital se heurte non pas à un excès mais à une insuffisance chronique de plus-value dont la tendance à la baisse du
taux de profit est la manifestation.