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La réunion du samedi 22 novembre et la sortie du numéro 39 de "Carré rouge"

La dernière réunion de Carré rouge a eu lieu samedi 22 novembre à Paris. La discussion s’est développée à partir du texte ci-dessous.

La sortie du numéro 39 de notre revue "Carré rouge" est prévue d’ici à deux semaines

A la date d’aujourd’hui (6 novembre), on peut donner les éléments suivants comme base de réflexion. La crise économique s’est installée. Elle est mondiale. Commencée comme crise financière, elle s’est transformée maintenant, selon les pays, en récession ou quasi-récession, aux Etats-Unis, dans l’Union européenne et au Japon. La même situation vaut pour la Russie et les autres Etats de l’ex-URSS, ainsi que pour la Turquie. Sans être en récession, l’Asie du sud-est, la Chine et l’Inde sont touchés par la crise sous des formes et à des degrés divers. Le nombre et la diversité des signes de propagation sont tels qu’il est devenu difficile de les suivre. La propagation prend les deux formes principales où elle a commencé dès l’automne 2007, c’est-à-dire simultanément son extension depuis les marchés financiers vers l’activité économique quotidienne et sa propagation internationale, pas seulement des Etats-Unis vers l’Europe, mais à partir de ceux-ci vers l’Asie.

La propagation s’est accélérée sous ces deux formes du fait de l’élément nouveau important qui est intervenu dans le champ même du système financier. A la paralysie des mécanismes de crédit, est venue s’ajouter une chute mondiale du cours des actions qui a pris la dimension d’un krach boursier au sens plein du terme. Les bourses mondiales ont perdu près de 50% de leur valeur (nominale) depuis début 2008, dont 30% au cours des deux derniers mois, entre début septembre et début novembre. Des centaines de fonds spéculatifs ont été obligés de vendre leurs actions pour rester à flot, au moins momentanément. Aux Etats-Unis et dans tous les pays où les systèmes de retraite par capitalisation boursière dominent, les effets de l’effondrement des prix immobiliers et de l’endettement hypothécaire se doublent maintenant de ceux venant de l’effacement pur et simple de « droits à retraites » assis sur le capital fictif. La demande intérieure se contracte dans ces pays. Les effets sur la production et l’emploi se propagent internationalement.

Le 22 novembre il faudra pousser la discussion plus loin que nous l’avons fait en octobre sur la nature des réponses qu’il s’agirait d’apporter à la crise en se plaçant du côté des salariés et des exploités. « Il va y avoir une forte hausse du chômage. Il va y avoir une forte augmentation des souffrances. Mais vous devez faire confiance aux gouvernements qui vont faire tout ce qu’ils peuvent et même ‘refonder le capitalisme’ ». Tel est le discours qui est tenu partout et auquel en France les directions syndicales ont apporté leur soutien en allant à l’Elysée se réunir avec Sarkozy « pour préparer la réunion du G20 ». Et cela au moment où le gouvernement et l’UMP poursuivent méthodiquement la mise en œuvre de leur programme anti-ouvrier. L’élection de Barack Obama [1] et le mirage d’un nouveau New Deal qu’elle suscite, vont être utilisés pour renforcer les arguments que tout ce que les salariés peuvent faire est attendre patiemment.

Sur le terrain de l’anticapitalisme, des mesures d’urgence sont discutées. Certaines ont à un certain degré, le caractère de revendications transitoires. Le problème est de savoir à qui elles s’adressent et de qui on attend leur mise en œuvre. Autrefois, en France, l’appel à la mise en œuvre des revendications transitoires pouvait être adressé au PCF et aux moutures successives de Parti socialiste, la SFIO puis le PS d’Epinay. Mais il n’y a que dans les moments où la classe ouvrière a été en mesure de commencer à les mettre en œuvre elle-même que ces revendications ont connu un début de réalisation. Les « conquêtes sociales » sont nées lors de ces courts épisodes. Aujourd’hui il n’est plus possible de s’adresser à ces partis. Il n’y a donc que les salariés, les jeunes, français et immigrés, qui puissent les mettre en œuvre. Des militants organisés, peuvent les y aider. Ce peut être, entre autres, les militants qui se rassemblent dans le NPA. Mais personne ne pourra mettre en œuvre un vrai programme d’urgence à la place des travailleurs. Ne faut-il pas le leur dire et les aider à s’organiser de façon propre sur tous les terrains possibles ?

Voici donc de quoi lancer la discussion samedi 22 novembre.

 
A propos de Carré Rouge
A quelques encablures du XXIe siècle, le système fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’Etat bourgeois menace l’humanité entière de barbarie. La mondialisation-globalisation de la production et des échanges, la financiarisation des investissements, l’âpreté de la concurrence (...)
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